Définition de PERVERS, ERSE
Prononciation : pèr-vêr, vèr-s'
DÉFINITIONS
1
Dont l'âme est tournée vers le mal.À ces mots l'animal pervers (C'est le serpent que je veux dire, Et non l'homme : on pourrait aisément s'y tromper)
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. X, 2
Il se dit aussi des choses. Des doctrines perverses.
Siècle pervers
de Jean de ROTROU dans Herc. mour. III, 5
Et je rentre un moment dans ce monde pervers Pour venger mon époux, ton hymen et tes fers
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Olymp. III, 6
2
Nature : S. m. Homme pervers.Prince, l'espoir des bons et l'effroi des pervers
de Jean de ROTROU dans Bélis. V, 5
Les injustices des pervers Servent souvent d'excuse aux nôtres
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VI, 15
Je ne sais ni pardonner aux pervers, ni abandonner les malheureux
Abandonnons le pervers à sa honte secrète
de Denis DIDEROT dans Claude et Nér. II, 3
HISTORIQUE
1
XIIe s.Od [avec] les purvers n'aiez mais nul comunement
dans Th. le mart. 80
2
XIIIe s.Et por ce qu'ele [la fortune] est si perverse, Que les bons en la boe verse
dans la Rose, 6189
Ses meurs pervers
dans ib. 16538
Il avient bien que un enfes de dix ans ou de douze est si porvers ou si plains de malice, qu'il ne se veut atorner à nul bien fere
de Philippe de BEAUMANOIR dans XVI, 10
3
XVIe s.Il tumba en une griefve, estrange et perverse maladie
de Jacques AMYOT dans Numa, 36
Ces inclinations perverses et desnaturées
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 227
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. pervers ; espagn. et ital. perverso ; du lat. perversus, qui vient de per, et versus, tourné.